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RABASTENS : UN PEU D’HISTOIRE

Les origines de Rabastens demeurent obscures. Le site se trouve à un emplacement stratégique sur la route de Toulouse à Lyon. Un manuscrit aujourd’hui disparu indique que ce serait à Pépin 1er, roi d’Aquitaine que Rabastens devrait son existence. La fondation de la cité remonterait donc au début du 9e siècle. 

Dans les années 1970, le groupe d’Étude et de Recherche Archéologique effectue des fouilles à l’emplacement d’une villa gallo-romaine, située à un kilomètre au nord de la ville. Cette villa couvrait plusieurs dizaines hectares et regroupait plusieurs centaines d’habitants. Avec ses décors de marbres sculptés et ses mosaïques, elle est l’une des mieux décorées de la région.
Le résultat des fouilles, une partie de son riche mobilier et son importante mosaïque est présenté au Musée du Pays Rabastinois.
La villa est le centre d’un domaine agricole actif entre le premier siècle avant J.C. et le début du cinquième siècle après J.C. La villa est alors détruite lors d’invasions. 

Le rassemblement de groupes de populations jusque-là éparses dans la campagne n’a lieu que quatre siècles plus tard. Un camp retranché s’installe alors sur un promontoire, au confluent du Tarn et du ruisseau de la Mouline (le Rotavolp) à l’emplacement de l’actuel Quartier du Château.

Les habitants se regroupent dans l’actuel quartier du Château, autour du Plô des Chevaliers et de l’église Notre-Dame du Château. Ils sont protégé des agressions par des remparts qui dominent le Tarn à l’est, le ravin du ruisseau Rotavolp au sud et à l’ouest (aujourd’hui place du Murel et place Auger-Gaillard) et le fossé Moulinal, défense artificielle creusée au nord. 

A la fin du 11e siècle, les progrès de l’agriculture, permettent une meilleure mise en valeur du riche terroir agricole de la plaine du Tarn, et des coteaux. La culture de la vigne se développe et la croissance démographique conduit à l’extension de la ville au nord, au-delà du fossé moulinal. Les moines bénédictins de Moissac, déjà seigneurs spirituels des principales églises de Rabastens vont installer dans ce nouveau quartier leur prieuré avec une église, Notre-Dame du Bourg. La ville est une des étapes sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, les pèlerins s’arrêtent à Rabastens pour voir la relique du saint qui y est conservé. 

L’aménagement des fossés et la construction des remparts est alors poursuivie. Les fossés, comblés aux 18e et 19e siècles forment aujourd’hui la place Auger-Gaillard, les promenades des Lices et du Pré-Vert. Quatre ponts avec des portes fortifiées donnaient accès à la ville. Une cinquième porte, dite « Porte du moulin » est la seule qui subsiste aujourd’hui. Elle permettait de relier la ville au passage à gué pour la traversée du Tarn et l’accès au port de Rabastens. Pendant des siècles, les vins de Rabastens vont ainsi s’exporter par bateaux sur le Tarn et la Garonne dans tout le sud-ouest, jusqu’à Bordeaux. 


Le premier pont sur le Tarn, un pont suspendu en bois et fer est inauguré en 1833, il sera remplacé un siècle plus tard par le pont actuel. 

En 1202 la ville de Rabastens se sent assez forte pour tenter de s’opposer au Comte de Toulouse. L’avance des troupes de croisés de Simon de Montfort fait rapidement avorter cette tentative de révolte : le 8 février 1211, les seigneurs et chevaliers de Rabastens, au nombre de quarante-huit, se placent sous la protection du comte de Toulouse, auquel ils abandonnèrent une partie de leurs droits. Les armoiries aux trois raves de la ville vont désormais s’accompagner, en signe de ralliement, de la croix d’or des comtes de Toulouse.

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La croisade contre les Albigeois amène tour à tour les armées rivales dans ses murs. Le traité de Paris de 1229 entre le Comte de Toulouse et le roi de France mettent fin à cette lutte, et sonnent le glas de la dynastie toulousaine. Rabastens, place forte qui avait abrité de nombreux hérétiques, est condamnée à raser ses fortifications. En 1270, les armoiries de la ville reçoivent alors en plus les trois fleurs de lys de France, signe de l’entrée dans le domaine royal.

 

Durant la guerre de cent ans, malgré plusieurs attaques la ville n’est jamais prise. La bataille la plus mémorable a lieu en 1386, conduite par le comte de Duras à la tête de 500 hommes. Cinq ans plus tôt Gaston Phoebus, comte de Foix, à la tête de ses troupes, défait sous les murs de Rabastens les bandes de routiers qui ravageaient le pays.


Sept cents hommes d’armes et deux mille pillards sont tués et le reste fait prisonnier puis pendu. Après la guerre, c’est la peste qui ravage la région et ralenti considérablement à la prospérité de la ville. Les guerres de religions conduisent à de graves perturbations dans la population prompte à s’enflammer, divisée entre catholiques et huguenots. 

A la fin du règne de Louis XIII, le gouvernement royal décide la vente du pouvoir seigneurial (le « domaine ») de certaines villes  dont Rabastens. Cette décision va diviser la population. Rabastens voit le parti de la « Mathe », attaché aux anciennes libertés, s’opposer à la « Sequelle », partisans du nouvel acquéreur de la seigneurie. Des querelles régulières aboutissent à des morts dans les deux camps. La « Mathe », triompha en 1665 et Rabastens reste attachée au domaine royal. Les consuls, désireux de garder le souvenir de cet évènement, remplacent quelques temps par du satin blanc le velours noir de leur robe, suivant en cela une prophétie attribuée à Nostradamus :

« Quand consul habit neuf prendra
Dans ville ou l’eau et vin abonde
La Sequelle s’enfuira
Crainte que Mathe ne la tonde »

Le 17e siècle voit la peste revenir périodiquement faire des ravages dans la population. Pendant les périodes d’accalmie, la réalisation d’ex-voto et le renouvellement du mobilier d’église, en grande partie détruit lors des guerres de religions, permet un bel essor de la menuiserie et de la sculpture sur bois dont témoignent encore de nombreux retables : église de Vertus, de Saint-Pierre de Bracou… A la Révolution, les églises et les couvents sont vendus comme biens nationaux. Le Prieuré de Notre-Dame du Bourg est épargné et occupé depuis par la mairie. Il en est autrement des nombreux édifices religieux qui sont détruits en même temps que les portes et les fortifications de la ville.

Le 19e siècle marque le retour de la prospérité dans la région. La gaieté naturelle de ses habitants est proverbiale : « Anciennement, il n’y avait pas de ville en France où le peuple se livrât à la danse avec autant d’abandon ; dès qu’un tambour et un hautbois s’y faisaient entendre, tout était en cadence dans les maisons comme dans les rues de Rabastens. Les enfants abandonnaient leurs pères et mère à table pour figurer, à perdre haleine, la bourrée ou le rigaudon ; et les domestiques mêmes, en servant, ne pouvaient s’empêcher de marquer, par leurs pas et par leurs attitudes, la mesure des instruments agitateurs ». Les nombreuses fêtes, particulièrement celles du 15 août témoignent encore aujourd’hui de cette activité festive.

L’agriculture et l’industrie se sont toujours partagé l’activité de la population. Au début du 13e siècle, on récolte à Rabastens 4000 barriques de vin, ce qui en fait la seconde plus importante productrice de la région, après Gaillac. Exporté par le port sur le Tarn, puis la Garonne et Bordeaux, ce vin se retrouve jusque sur la table des rois d’Angleterre. 

A cette richesse agricole, les menuisiers et tisserands ajoutent les revenus d’une industrie prospère. 


Les vignerons ont depuis la crise du philloxera au 19e siècle considérablement développé leur production. Plusieurs domaines produisent un vin de tradition familiale de grande qualité. La « Cave de Rabastens », créée en 1955, regroupe 300 viticulteurs qui cultivent 1300 hectares et élaborent 80 000 hectolitres de vin. Depuis 2006 elle est entrée dans la société coopérative Vinovalie qui réunit les caves de Rabastens, Técou, Fonton et Cahors.
Les différents vins de table, vins de pays des « Côtes du Tarn », vins d’appellation « Gaillac », rayonnent sur toute la France, l’Europe, jusqu’au Canada et au Japon.

A côté de cette continuité du travail agricole, les occupations industrielles ont changé. Les métiers à tisser ont cessé leur mouvement et le travail du bois, présent dès le 17e siècle avec les menuisiers fabricants de meubles ont également disparus. Le travail du bois à Rabastens de 1850 à 1950 vaut à la ville le surnom de « cité du meuble ».

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